Douze jours après la première mobilisation de grande ampleur contre le projet de réforme des retraites, les syndicats se mobilisent à nouveau ce mardi 31 janvier à Lille. Après avoir vu plus d’un million de personnes manifester lors du premier round, les syndicats espèrent faire aussi bien ce mardi pour le second. Cette dernière avait rassemblé près de 1,1 million de personnes dans toute la France, selon le ministère de l’Intérieur.
C’est une foule dense et déterminée à faire reculer le gouvernement sur cette réforme des retraites qui proteste dans les rues lilloises. Une réforme qu’ils qualifient d’« injuste », « inutile » et « impopulaire ». Les Lillois défilent dans les rues aux côtés de plusieurs syndicalistes. Ces derniers ont réitéré et se sont retrouvés Porte de Paris à Lille pour le deuxième grand acte des manifestations contre la réforme des retraites. Après une première manifestation syndicale le 19 janvier, CGT, FO, UNEF, sont tous unis. La CGT, très active dans la lutte contre ce projet gouvernemental, était présente ce mardi : « Nos principales revendications sont de faire reculer l’âge de départ à la retraite et être enfin entendu par le gouvernement. Nous allons aujourd’hui vers un style régressif. Nos ancêtres se sont battus pour avoir une retraite à 60 ans, il est donc de notre devoir de renouveler leurs vœux ». Un souhait partagé aussi par les syndicalistes du FO qui souhaiterait « un retrait total de cette réforme ». Damien, faisant partie du syndicat depuis plus de 20 ans, porte le drapeau du FO fièrement sur son épaule : « Notre rôle en tant que syndicalistes, c’est de représenter les ouvriers. Ce que l’on souhaite, c’est une juste rémunération des ouvriers plutôt que de devoir travailler plus longtemps ». À l’instar des syndicats professionnels, les étudiants sont aussi représentés par l’UNEF. Pour Julie qui fait partie du mouvement depuis 3 ans, « C’est un projet de précarité à vie pour les étudiants ». Mais les revendications de ces étudiants sont aussi portées sur d’autres thématiques : « Si l’on fait cette manifestation, c’est tout d’abord par solidarité pour nos aînés, mais aussi pour dénoncer ce système qui menace notre planète. Nous sommes déjà inscrits dans un processus de surproduction, cette réforme ne serait donc pas adéquate écologiquement parlant ».
Des syndicats unis, mais des organisations distinctes
Pour les syndicats, l’organisation d’une manifestation, c’est des mois de préparations. Alors pour un rassemblement de cette ampleur, les groupes de protestations font preuve de communication et de rigueur. Du côté de la CGT, c’est un système pratique et encadré qui est mis en place : « Nous avons des bus à disposition avec des points de rencontre précis. On se retrouve notamment grâce au ballon CGT. Ce sont principalement nos syndicalistes qui ouvrent la marche donc on se doit d’adopter une certaine organisation pour éviter tout débordement ». Tandis que pour le FO, l’organisation repose principalement sur la volonté de chacun : « On essaye de mobiliser une grande majorité de nos adhérents et entreprise, puis on s’organise pour fédérer un maximum d’énergie. C’est donc à leur bon vouloir ». Lorsque l’on pose la question s’ils souhaitent reconduire la manifestation, la réponse est unanime : oui. Certains prévoient même une nouvelle rencontre pour début février. Pour Caroline, membre de l’UNEF, « on manifestera dans les rues tant que l’on sera entendu ».