Les associations ont longtemps été des acteurs clés. Malgré leur engagement inlassable, au Blanc-Mesnil, de nombreuses associations font face à des obstacles croissants, rendant difficile la réalisation de leur mission auprès des jeunes habitants des cités.
Au cœur de cette réalité complexe, des associations dévouées déploient des efforts considérables pour offrir des programmes éducatifs, des activités communautaires et un soutien social aux jeunes. En parlant avec des membres de la communauté, émerge une histoire d’efforts collectifs pour briser le cercle vicieux du trafic. Tarek, 50 ans, ancien résident de la cité des Tilleuls, a toujours été aux côtés des jeunes du quartier : « Je pense que mon principal but dans la vie c’est d’aider. Moi aussi j’étais comme ces jeunes, moi aussi je l’ai connu cette galère. Et personne ne m’a aidé. Alors je prends cette responsabilité très à coeur ». Accompagné de sa femme, Tarek a mis en place plusieurs dispositifs avec la mairie pour organiser des sorties culturelles avec les jeunes. Pour Célia, 16 ans, c’est le seul moyen de sortir de la cité : « le seul moment où on peut s’évader d’ici, c’est grâce aux sorties de Tarek » dit-elle les yeux rieurs. Des initiatives locales voient le jour, des groupes de soutien émergent, cherchant des solutions alternatives pour améliorer la vie quotidienne. « Nous voulons offrir un avenir meilleur à nos enfants », déclare un résident engagé. « Il est temps de changer les choses. ».
Une maison incendiée, des jeunes privés
Pourtant, le constat persistant est que les défis auxquels sont confrontés ces jeunes, souvent issus de milieux défavorisés, sont plus profonds et plus complexes que ce que les ressources limitées des associations peuvent combler. La maison des tilleuls en est d’ailleurs un fort symbole. Cette maison de quartier était le seul endroit de recueil pour les jeunes. Mais incendiée à de nombreuses reprises, le maire de la ville, Thierry Meignen a décidé de conditionner sa réouverture lorsque : « les racailles auront dégagé ». Des propos qui n’ont fait qu’enflammer les choses : « Lui, ne connaît pas la réalité du terrain. Il ne sait pas ce qu’il se passe chez nous » répondit Tarek, encore sous le coup de la colère. Cette structure gérée par l’Institut de Formation, d’Animation et de Conseil (IFAC), demeure aujourd’hui délabrée.