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Là où les opportunités sont rares et les rêves souvent éphémères, les jeunes sont souvent livrés à eux-mêmes, la rue étant leur seul moyen d’échapper à la réalité.

« Ici, c’est moi le roi », explique fièrement Malik. Habitant dans la cité des 212 depuis sa naissance, Malik a tout de suite été confronté aux réalités de la rue. Ses trois petits-frères et lui, ont été élevés par leur mère. Mais lorsqu’en 2015, celle-ci devient handicapée suite à un accident de travail, Malik devait à l’âge de 15 ans gérer les dépenses de la maison et de ses frères. « C’était soit la rue pour nous, ou bien, je me débrouille pour avoir de l’argent. Et bien j’ai choisi la facilité (rires) ». Plongé alors dans le monde du trafic de drogue, une réalité difficile à accepter pour ceux qui le connaissaient autrefois comme le jeune plein d’avenir du quartier. « Moi mon rêve à la base c’était d’aller à la fac, d’avoir des diplômes, un bon job dans des bureaux sur Paris ». Rapidement, Malik a gagné en notoriété, non seulement pour ses activités illicites, mais aussi pour sa générosité apparente envers sa communauté. Il a commencé à distribuer de l’argent à ceux qui en avaient besoin, créant ainsi un réseau de dépendance. Son pouvoir s’est consolidé à mesure que son empire s’étendait. « Malik, c’est un peu notre mascotte à nous. Comme cette figure paternelle qu’on a pas forcément » explique un jeune du quartier en regardant Malik les yeux pleins d’admiration. Les jeunes du quartier, confrontés à des perspectives limitées, ont vu en lui une figure inspirante, un symbole de réussite dans un monde difficile. Malik, avec son intelligence et son charisme, est devenu le roi non officiel de la cité. un roi éphémère dans un royaume sombre.

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