Suite au décès de Mehdi, de nombreux hommes politiques se sont saisis de l’affaire pour aborder les problèmes de violence au sein des quartiers d’Ile-de-France.
« C’était simplement une affaire de rivalités entre quartiers. C’était probablement encore lié à la drogue. » déclare Pierre, ancien policier municipal à Blanc-Mesnil. L’enquête policière, rigoureuse dans sa quête de vérité, a pris une tournure inattendue en mettant Mehdi sous les projecteurs. La justice s’est rapidement retrouvée à jongler entre la recherche du coupable et la compréhension des réalités complexes des quartiers défavorisés. Pierre ajoute : « Peut-être avons-nous commis une erreur à l’époque. Nous savions qu’il allait se passer quelque chose ce soir-là. Mais bon, comme d’habitude, il se passe toujours des choses en quartier. » L’avocat de Mehdi plaide en faveur d’un jeune homme victime d’une tragédie, soulignant la nécessité urgente de différencier la victime du coupable afin de ne pas perpétuer « un cycle de stigmatisation sociale déjà bien ancré ». Maître Araimi confirme : « Dès l’annonce de l’affaire, je recevais des centaines d’appels chaque jour de la part de politiciens et de journalistes. » De fait, plusieurs politiciens ont saisi cette tragédie comme une opportunité pour souligner un problème sociétal. Le 25 juin 2009, à l’Assemblée nationale, Éric Ciotti, alors membre de l’UMP, déclare : « L’actualité tragique – je pense aux événements de ce week-end au Blanc-Mesnil, avec la mort du jeune Mehdi – nous rappelle qu’il est urgent de légiférer. Il est urgent que notre pays se dote d’une législation pour éradiquer les bandes. »
Cette proposition de loi a suscité la controverse.
Présenté par le député UMP et ancien maire de Nice, Christian Estrosi, le texte a été critiqué. Estrosi justifie son projet en affirmant que « notre droit ne donne ni à la police ni à la justice les moyens de pouvoir identifier quelqu’un ». Cependant, ces propos crus n’ont pas plu à certains, comme Michel Fize, sociologue au CNRS, qui estime que « ce texte est dangereux, car nous sommes dans un pays où sont reconnues la liberté de réunion et la liberté d’association. » La loi sanctionne, entre autres, le fait de participer intentionnellement à un groupe ayant pour but de commettre des violences ou des dégradations. Ce qui a suscité des inquiétudes quant à la présomption de culpabilité. Un an après la mort de Mehdi, le Parlement français a adopté le 2 juin 2010 cette proposition de loi, déposée par Christian Estrosi, sanctionnant, entre autres, l’occupation « en réunion » des halls d’immeuble par deux mois de prison et une amende de 3 750 euros. La loi du 2 mars 2010 reste un jalon important dans les efforts de la France pour faire face à la violence en bande. En cherchant à équilibrer la nécessité de prévenir les activités criminelles en groupe tout en protégeant les droits individuels, cette loi témoigne de la complexité inhérente à la législation sur la sécurité dans les quartiers urbains. La mort de Mehdi suscitant une réflexion profonde sur la nécessité d’une action législative.